Le vitrail se réinvente en bijou
Quand le verre se substitue à la précieuse pierre, quand le vitrail devient élégant.
Longtemps vu comme une représentation religieuse, et symbole de l’opulence de l’Eglise depuis le Moyen-âge, le vitrail, dans une approche plus moderne, se ré-invente ! A table et en décoration, on le retrouve dorénavant de plus en plus autour… du cou ! D’un simple pendentif, à une représentation personnelle, en passant par un symbole religieux, le vitrail touche du doigt la fantaisie contemporaine.
Commençons par un peu d’histoire
Comme je vous en avais déjà parlé, quand on parle de vitraux, on se le représente, grand, lumineux au sein d’un espace sombre, et trônant au milieu des murs des églises. Mais si l’on remonte aux prémices du vitrail, jusqu’à 100 ans avant J-C, les Babyloniens et les Phéniciens inventent la baguette a souffler et dès lors le vitrail se développe à une vitesse grand V. L’invention de la canne à souffler le verre va permettre de créer des vitraux plus rapidement et à moindre coût.
Les objets en verre, les vitrages de maisons et en particulier les récipients, sont créés plus facilement. La demande évolue ensuite vers… les bijoux !
L’homme a toujours eu un sens fort de sa propre identité et souhaite se démarquer des autres pour un quelconque objectif (séduire, s’élever socialement, paraître plus important). La possession matérielle se révèle être le premier levier pour ces objectifs.
Suite à l’invention des Babyloniens et Phéniciens, c’est finalement plus à l’Ouest que les bijoux en verre auront un retentissement.
Ils sont fous ces Romains
Les Romains, aussi férus d’art, de mosaïque et de conquêtes, étaient aussi des grands amoureux du vitrail. Entre les avancées du travail des métaux, de la découpe de pierre, la maîtrise du verre était une qualité prisée dans L’Empire. Souvent évalués au même coût que des bijoux en argent ou en or, les bijoux en verre ont trouvé un public friand des couleurs éclatantes que le vitrail possède.
Le coupeur de verre travaillait alors de pair avec un verrier. Le verre était coupé, taillé et travaillé jusque dans les moindres détails pour augmenter sa valeur. D’abord opaque, l’ajout de métaux pour retirer les impuretés du verre leur a permis d’avoir des pièces scintillantes avec une plus large palette de couleurs.
À cette époque, on travaillait plus sur des colliers et des coupes et non des bagues, des diadèmes ou des bracelets.
À la lumière de notre jour
Aujourd’hui, avec l’ensemble des méthodes que nous a laissé l’Histoire, la création de bijoux se fait à tous les niveaux ! Pour mes créations de bijoux, je travaille surtout sur des colliers : la non-nécessité d’avoir une taille spécifique me permet de me concentrer sur le détail des pièces que je réalise. Pour une bague ou un bracelet, je devrais travailler autant sur le motif que sur un ensemble de tailles, pour que chacun puisse trouver son bonheur. J’en réalise plusieurs avec 2 techniques : le Fusing et le Tiffany.
Le Fusing est probablement le style de vitraux le plus plébiscité pour les bijoux. Sans bord d’étain, avec une apparence opaque, donnant une légère impression de fondu et de douceur, il nous rappelle le cœur complexe des pierres précieuses avec la douceur d’un galet en surface.
Idéal avec des vêtements classiques, c’est le genre de bijou qui se porte à toute occasion, dès lors que la couleur correspond à la tenue portée.
Quant à un bijou en Tiffany, il est plus voyant, mais reste en harmonie avec une tenue chic et élégante. Ses bords métalliques ajoutent cette touche de caractère et de grâce au milieu d’une tenue soignée.
Les couleurs du vitrail avec des bords en étain nous offrent une grande possibilité quant à la tenue de ladite pièce. Que le bijou soit tenu par un léger bout de tissu, une chaîne métallique ou une lanière de cuir, le collier conserve son charme.
Vous pouvez retrouver un ensemble de bijoux réalisés en Fusing et en Tiffany sur ma boutique.
Prochain arrêt : la table ! Entre les couverts et les dessous-de-plat, comment le vitrail peut s’inviter à votre table et flamboyer sa décoration ? Réponse d’ici quelques semaines.